We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

Q

by Serge Viau

/
  • Streaming + Download

    Includes unlimited streaming via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    Purchasable with gift card

      $1 CAD  or more

     

1.
ici c’était l’ailleurs aussi jadis au temps de l’alchimie la chambre blanche et les yeux noirs je n’avais pas d’autre accessoire j’étais le maître d’une esclave et j’étais grand et j’étais grave et j’étais le chien de sa chienne le Raspoutine de ma reine à l’hôtel à côté la nuit les gens heureux dansaient sans bruit oisive jeunesse à tout asservie par délicatesse j’ai perdu ma vie ah que le temps vienne où les cœurs s’éprennent j’étais sortilèges et visions et bien plus vaste que mon nom et les bouteilles et les nymphettes autour de moi tombaient en miettes elle aurait aimé que je l’aime je cherchais un autre totem je lui parlais avec mes mains elle répondait avec ses seins et j’ai ri d’être prisonnier d’un théâtre de cruauté oisive jeunesse à tout asservie par délicatesse j’ai perdu ma vie ah que le temps vienne où les cœurs s’éprennent
2.
comment roulaient toutes ces autos qu’est-il arrivé à Tokyo se drapaient-ils dans des drapeaux ont-ils vu quelque chose là-haut est-ce qu’ils avaient encore de l’eau les hivers étaient-ils moins chauds le soleil brûlait-il la peau mangeaient-ils encore les chevaux à quoi leur servaient leurs cerveaux est-ce qu’ils avaient encore de l’eau
3.
Trou d'homme 03:29
j’étais tout barbouillé de nuit comme si la vie m’avait sali sans poésie sans mon opium homme troué dans un trou d’homme et ce chagrin silencieux incommensurablement vieux était-ce le ver ou la pomme était-ce moi dans un trou d’homme les arbres morts les chiens perdus les putains tristes dans les rues qui saurait dire ce qui me nomme qui sait ce que c’est qu’un trou d’homme
4.
Shanghai 03:40
j’étais l’ingénieur du délire les mots ne pouvaient pas mentir même en enfer c’était ma fête quand c’était Shanghai dans ma tête combien coûtera le téléphone quand il n’y aura plus personne quelle importance me dit la bête ce sera Shanghai dans ta tête ce n’est pas la mort qui nous tue mais c’est la vie le comprends-tu même immobile rien ne m’arrête c’est encore Shanghai dans ma tête
5.
les bras où j’ai demandé le statut de réfugié n’étaient qu’un piège je sais ils en avaient la beauté quand la maison est bâtie le malheur y entre aussi ton cœur est une prison l’amour est ta punition je te le dis mon ami tant qu’il y a de la vie il y a du désespoir quelque part dans le miroir
6.
tu danses danses dans la nuit tu danses comme danse la pluie la ville est vide le vent est gris tu danses danses avec la nuit tu as tué ton ennemie mangé son cœur brûlé son lit elle était belle comme la folie et puis cruelle comme elle aussi tu danses danses dans la nuit la bouteille sur la table luit tes yeux sont rouges et tu souris tu danses danses avec la nuit
7.
ces gens n’ont pas de visage ce ne sont que des images dans la tête des bourreaux pour la une des journaux le bourreau est un martyr il va tuer et mourir ce n’est pas un assassin c’est son Dieu qui tient sa main
8.
parlez-moi d’amour redites-moi des choses tendres votre beau discours mon cœur n’est pas las de l’entendre pourvu que toujours vous répétiez ces mots suprêmes je vous aime vous savez bien que dans le fond je n’en crois rien mais cependant je veux encore écouter ces mots que j’adore votre voix aux sons caressants qui les murmure en frémissant me berce de sa belle histoire et malgré moi je veux y croire parlez-moi d’amour redites-moi des choses tendres votre beau discours mon cœur n’est pas las de l’entendre pourvu que toujours vous répétiez ces mots suprêmes je vous aime il est si doux mon cher trésor d’être un peu fou la vie est parfois trop amère si l’on ne croit pas aux chimères le chagrin est vite apaisé et se console d’un baiser du cœur on guérit la blessure par un serment qui le rassure parlez-moi d’amour redites-moi des choses tendres votre beau discours mon cœur n’est pas las de l’entendre pourvu que toujours vous répétiez ces mots suprêmes je vous aime
9.
Rien à dire 03:30
j’ai répudié la reine et fait taire les sirènes qui pourrait me séduire je n’ai plus rien à dire j’ai cassé les icônes les statues aux yeux jaunes rien ne peut plus me nuire je n’ai plus rien à dire qu’ont-ils fait de mes livres mon beau jardin de givre j’ai perdu mon empire je n’ai plus rien à dire la maison du silence est pleine de l’absence qu’on veille ou bien qu’on dorme elle n’a jamais de forme et c’est sans importance mais pendant que j’y pense il me faut te le dire je n’ai plus rien à dire
10.
je suis un sans abri fiscal je ne m’en porte pas plus mal c’est normal d’être anormal au temps du temps du Grand Chacal je dis que mon nom est nombreux et je dis que je suis de ceux qui gagnent à jouer un autre jeu que le jeu qu’on veut jouer pour eux j’ai dansé comme une oriflamme au-dessus de l’organigramme j’ai vu les maîtres moi madame les tuer était mon programme enivre-moi délivre-moi de mes livres et de mes émois que mon savoir me laisse froid que ma blessure me fasse roi je veux mourir comme je vis dans la langue dans laquelle je chie sans drapeau si ce n’est celui de ton collant noir dans la nuit j’ai le temps d’étreindre le feu pour mourir jeune je suis trop vieux et si E = mc 2 pourquoi aurais-je besoin d’un dieu je sais que plus c’est moins mieux c’est et que pour vivre je vivrai les mains vides et libre et léger comme un poète sans papiers
11.
le front ridé, les cheveulx gris, les sourcilz cheuz, les yeulx estainctz, qui faisoient regars et ris, dont maintz marchans furent attaincts ; c’est d’humaine beauté l’yssues ! les bras courts et les mains contraictes, les espaulles toutes bossues ; mammelles, quoy ! toutes retraictes. ainsi le bon temps regretons entre nous, povres vieilles sottes, assises bas, à croppetons, tout en ung tas comme pelottes, à petit feu de chenevottes, tost allumées, tost estainctes ; et jadis fumes si mignottes !... ainsi en prend à maintz et maintes. quand me regarde toute nue, et je me voy si très-changée, povre, seiche, mesgre, menue, je suis presque toute enragée. ha ! vieillesse felonne et fière, pourquoy m’as si tost abatue ? qui me tient que je ne me fière, et qu’à ce coup je ne me tue.
12.
et ceci s’est passé comme passent les années et toi tu es resté le vent peut-il te dire s’il y a un avenir pour tous ces souvenirs la vieille valise est vide tu y mettras tes rides vivre est un homicide mais si la ville est noire tu peux reprendre espoir il va neiger ce soir il va neiger ce soir tu peux reprendre espoir la nuit comme un habit te tient au chaud ici il reste une bouteille et tu n’as pas sommeil ce soir il va neiger ce soir tu peux reprendre espoir le ciel tout doucement va se saigner à blanc le monde va cesser tu l’as bien mérité ce soir et ceci passera et rien ne restera ni la neige ni toi le vent peut te le dire tu n’es qu’un souvenir qui n’a pas d’avenir jette la vieille valise la leçon est apprise partir n’est pas de mise mais si tu vois la mort même si tu as tort dis-lui d’attendre encore

credits

released June 24, 2019

Paroles & Musique : Serge Viau
Instruments & Voix : Serge Viau
Production : Visage Pâle

license

all rights reserved

tags

about

Serge Viau Montréal, Québec

Serge Viau est musicien et écrivain. Il est né à Montréal, où il vit et travaille.

contact / help

Contact Serge Viau

Streaming and
Download help

Report this album or account

If you like Serge Viau, you may also like: