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C'est sale autour du trou

by Serge Viau

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1.
qui pourrait me vouloir du mal je ne cherche que l’or et les femmes et le secret de la vie
2.
La vie 00:38
quand c’est long c’est selon mais quand c’est bon c’est si bon quand c’est dur ça s’endure mais quand c’est mou c’est plus dur
3.
Mon ami 03:45
je pense souvent à lui lui mon meilleur ami moi tu vois là où je vis parfois je m’ennuie tout lui réussit il a tout pour lui et bien qu’il n’ait rien pour les autres il se dit des nôtres philanthrope débonnaire éminemment prospère il va dans la vie comme on va à la banque et quand il prend il dit danke c’est mon meilleur ami c’est lui qui le dit mais qu’il vive un peu moins ça me ferait du bien c’est si totalement grisant une p’tite bullshit avec les grands lui l’arriviste le performeur il en chie de bonheur scrupuleux à l’os il aime son boss comme sa femme aime ses gosses ah ! je l’admire ah ! je l’adore ah ! je veux sa mort c’est mon meilleur ami c’est lui qui le dit mais qu’il vive un peu moins ça me ferait du bien sur la planète des singes je veux dire ceux qui portent du linge plus haut tu montes le sais-tu plus on voit ton gros cul et comme le disait le fou réussir c’est pas tout faut surtout savoir se le faire pardonner sinon bébé c’est raté c’est mon meilleur ami c’est lui qui le dit mais qu’il vive un peu moins ça nous ferait du bien
4.
Patience 03:53
je pourrai laisser là mon visage inutile j’aurai la tête d’un saint et des souliers de ville je saurai bien où aller poser la valise pour deux heures plutôt qu’une et jusqu’à l’aube grise je serai tendre je serai patient quand j’aurai le temps je serai doux je serai confiant quand viendra le temps je dormirai tout le jour je roulerai toutes les nuits j’irai boire une bouteille à Cincinnati j’irai me faire faire des clés juste pour le plaisir de ne jamais m’en servir et de les perdre et d’en rire être libre être patient c’est avoir le temps je serai seul sous le ciel si grand quand viendra le temps ici c’est si dur que c’est presque trop dur je ne peux même plus parler aux murs j’ai peur de cet homme qui m’attend au bout de mon temps j’irai voir mon enfant derrière la clôture si ses mains sont belles si ses yeux sont purs j’oublierai le juge qui m’a fait punir dans mes lettres je leur dirai qu’il ne faut pas mourir être un homme un homme décent c’est avoir le temps j’oublierai ma haine doucement s’ils me libèrent à temps
5.
s’il fallait vivre pour la beauté tu pourrais vivre une éternité sans jamais te sentir humilié mais avec le temps tu croiras voir au crépuscule sur un trottoir la Dame blanche qui marche drapée de noir la petite épouse t’attend chez toi comptant ton temps sûre de son droit assise dans l’ombre elle ne bouge pas elle tisse tes rides entre ses doigts avec le long fil de tes pas la Dame blanche ne rate jamais sa proie je l’entends qui danse dans la pyramide je sais qu’elle règne sur l’Atlantide nos cathédrales sont ses vaisseaux humides est-elle le ventriloque de Dieu est-elle l’une des filles du feu la Dame blanche a-t-elle la clé ouvrant les cieux le jour où j’irai déposer mes armes rouges à ses pieds la Dame blanche me rira-t-elle au nez
6.
rente la sringue de l’amour dans mon cœur fais de moi le junkie du bonheur je suis seul c’est la nuit et je pleure rente la sringue de l’amour dans mon cœur hostie de tabarnak ça va mal maudit christ de câlisse j’ai si mal l’amitié de ta cuisse m’est vitale où es-tu mon si bel animal j’ai couru dans les rues sans te voir j’ai marché le plancher dans le noir mon reflet disparaît du miroir ne reste plus que le désespoir si la clé n’ouvre plus la maison et si je n’entends plus la raison si le chien ne comprend plus son nom conçois donc ce qu’est mon abandon rente la sringue de l’ amour dans mon cœur fais de moi le junkie du bonheur je suis seul c’est la nuit et je pleure rente la sringue de l’amour dans mon cœur
7.
des marchandes de peau des messieurs en jarretelles des femmes placebos des dompteurs de rebelles un vieux pape fluo un rat nommé Raël la barbe de Castro un saint dans une poubelle le cirque est dans la ville oyez oyez un fou dans un palace un roi à quatre pattes un visage à deux faces un bandit en cravate des idoles rapaces des suceurs de savates des fabricants de crasse des dormeurs acrobates le cirque est dans la ville venez venez des bouffons volatiles sur les écrans bleutés des morts cousus de fil dans des sweat-shops dorées des zombies bien dociles dressés dans la mosquée des anges pédophiles debout sur un clavier le cirque est dans la ville entrez entrez nul besoin de penser les masques vont parler les chevaux vont danser approchez approchez un million d’Iroquois le doigt sur la gâchette cent milliards de Chinois qui marchent à la baguette douze Afrique aux abois en habit de squelette un Yankee sur le toit qui danse la claquette le cirque est dans la ville oyez oyez
8.
tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute toute toute cocher tu peux fucker l’ chien tu peux fourrer l’ monde faire le mal le bien te faire teindre en blonde tu peux être gay tu peux être triste dire que t’es athée dire que t’es le Christ tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute toute toute cocher tu peux lire Rimbaud Lowry Le Pen tu peux vendre de l’eau ou boire toute la semaine tu p’ être Hippocrate tu p’ être Démocrite tu p’ être démocrate tu p’ être hypocrite tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute toute toute cocher tu peux jouer des tours faire des tours d’avion rentrer dans une tour sans la permission tu p’ être Superman tu p’ être Supernul être un Musul Man ou juste une crapule tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute toute toute cocher tu p’ être un yo un bum un skin un maigre un gros un vrai kingpin tu peux être high être low être in être off être dry être cool être clean tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute toute toute cocher y a aucune limite aucun interdit t’es né libre mon pitt c’est toi qui me l’ dis ça me r’vire les tripes oh que c’est donc beau mais c’est quoi le trip si tu meurs idiot tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute cocher tu peux toute toute toute toute toute cocher
9.
Angie 03:48
danse la belle doucement danse sur le blanc pour celle qui a tué le temps danse dans le vent autour de moi fais silence voile son absence mouille mes yeux qui se mouillent d’avance mais fais-le sans violence masque les arbres qui crient en vain cache leur chagrin sur leurs plaies étends tes mains douces de satin efface la trace de son pas ne la trouble pas brouille les pistes derrière moi je ne la reverrai pas et détourne-moi du nord apaise mon remords sois moins froide que la mort nous sommes si peu forts danse la belle doucement danse dans le vent pour celle qui a tué le temps danse comme avant
10.
Déjà vu 02:45
dans la nuit glacée les visages sont verts blêmes sous les lumières des yeux fatigués font des trous dans le noir des taches rouges pour voir la lune regarde presque brune toute nue frileuse dans le ciel une femme qui rit et qui fume toute seule les veines pleines de miel les rues sont tranquilles le vent souffle sur la ville les rues sont tranquilles le vent souffle sur la ville des jardins privés pour des fruits distingués s’ouvrent à six heures passées sur le bout des lèvres l’amour entre initiés laisse un goût si sucré des jambes molles en nylon des joues poudrées et ridées elles sont des îles désertées trop vieilles pour plaire aux garçons l’argent est tranquille l’amour est moins facile l’argent est tranquille l’amour est moins facile
11.
il te faudra le plus long des couteaux pour toucher mon cœur et que tu tiennes tête au ciel longtemps pour être ma sœur si tu viens me voir un jour dans la maison de l’amour personne ne s’est jamais assis de ce côté-ci de mon verre mais qui pourra jamais prêter son visage à mon frère le roi est seul dans la cour derrière la maison de l’amour je porte en moi le poids de mille enfants qui n’ont pas pu naître ils tueraient leur père juste pour voir la mer par la fenêtre s’ils avaient droit de séjour dans la maison de l’amour ce que tu prends ne t’appartient que le temps que tu tends ta main mais donne ton âme à mes chiens et tu verras ils te la rendront bien si tu viens me voir un jour dans la maison de l’amour oh viens me voir un jour dans la maison de l’amour
12.
le drap est gris et zébré de rides la ville s’est tue la bouteille est vide mais la poudre blanche et les billets de cent attisent ses sens et font danser son sang sa robe est en boule dans un coin son slip et ses bas sont un peu plus loin la nuit est plus chaude que le matin sa peau est si douce sous ses mains une ombre longue s’est tapie dans la rue sombre sous la pluie sa langue est molle et lente et lisse un doigt se glisse entre ses cuisses sa fente s’ouvre et ses yeux se ferment sa main se fait un peu plus ferme la salive mouille ses lèvres son dos se cambre ses jambes s’élèvent mais quel est ce bruit qu’elle a entendu une ombre est là qu’elle n’avait pas vue la femme s’affole l’homme sourit dans l’obscurité une arme luit la nuit est noire le drap devient rouge le silence est lourd plus rien ne bouge une balle est si vite perdue demain le coupable aura disparu une balle est si vite perdue demain le coupable aura disparu demain le coupable aura disparu demain le coupable aura disparu
13.
Moé j'boé 02:25
yen a qui triment y en a qui friment moé j’boé y en a qui roulent y en a qui coulent moé j’boé y en a qui niaisent y en a qui baisent y en a qui dansent y en a qui pensent y en a qui plient y en a qui crient moé j’boé j’ai tellement bu je n’en peux plus oh quel calvaire que vais-je faire je vas aller boire y en a qui volent y en a qui collent moé j’boé y en qui vissent y en a qui plissent moé j’boé y en a qui dorment y en a qui bumment y en a qui chassent y en a qui placent y en a qui mouillent y en a qui rouillent moé j’boé j’ai tellement bu je n’en peux plus oh quel calvaire que vais-je faire je vas aller boire j’ai tellement bu je n’en peux plus oh quel calvaire que vais-je faire je vas aller boire
14.
laissez-moi pas m’éloigner m’en aller m’ennuyer mais gardez-moi à vos côtés juste le temps de m’apprivoiser j’ai tant cherché pour vous trouver gardez-moi à vos côtés dans tous mes rêves je vous ai parlé chicanée maltraitée mais gardez-moi à vos côtés si mes colères vous ont blessée c’est peut-être que vous m’aimiez gardez-moi à vos côtés pour une poignée de pleurs séchés je vous aurais abandonnée mais gardez-moi à vos côtés effarouché tout étonné le temps viendra où j’en rirai gardez-moi à vos côtés j’ai vu mes automnes s’embrumer mes hivers frissonner mais gardez-moi à vos côtés jusqu’au printemps jusqu’à l’été quand l’air sera bon à manger gardez-moi à vos côtés et quand le jour voudra baisser dans mes yeux fatigués gardez-moi à vos côtés la nuit qui viendra je le sais vous laissera dans mes pensées gardez-moi à vos côtés oh gardez-moi à vos côtés
15.
Ti-corps 00:34
si j’avais un corps ça changerait ma vie zou zou zou ma jolie
16.
Moi, Galileo Galilei, fils de feu Vincenzo Galilei, Florentin, âgé de soixante-dix ans, constitué personnellement en jugement, et agenouillé devant vous, éminentissimes et révérendissimes cardinaux de la république universelle chrétienne, inquisiteurs généraux contre la malice hérétique, ayant devant les yeux les saints et sacrés Évangiles, que je touche de mes propres mains, je jure que j’ai toujours cru, que je crois maintenant et que, Dieu aidant, je croirai à l’avenir tout ce que tient, prêche et enseigne la sainte Église catholique et apostolique romaine ; mais parce que ce Saint-Office m’avait juridiquement enjoint d’abandonner entièrement la fausse opinion qui tient que le Soleil est le centre du monde, et qu’il est immobile ; que la Terre n’est pas le centre et qu’elle se meut ; et parce que je ne pouvais la tenir, ni la défendre, ni l’enseigner d’une manière quelconque, de voix ou par écrit, et après qu’il m’avait été déclaré que la susdite doctrine était contraire à la Sainte Écriture, j’ai écrit et fait imprimer un livre dans lequel je traite cette doctrine condamnée, et j’apporte les raisons d’une grande efficacité en faveur de cette doctrine, sans y joindre aucune solution ; c’est pourquoi j’ai été jugé véhémentement suspect d’hérésie pour avoir tenu et cru que le Soleil était le centre du monde immobile, et que la Terre n’était pas le centre et qu’elle se mouvait. C’est pourquoi, voulant effacer des esprits de Vos Éminences et de tout chrétien catholique cette suspicion véhémente conçue contre moi avec raison, d’un cœur sincère et d’une foi non feinte, j’abjure, maudis et déteste les susdites erreurs et hérésies, et généralement toute autre erreur quelconque et secte contraire à la susdite sainte Église ; et je jure qu’à l’avenir je ne dirai ou affirmerai, de vive voix ou par écrit, rien qui puisse autoriser contre moi de semblables soupçons ; et si je connais quelque hérétique ou suspect d’hérésie, je le dénoncerai à ce Saint-Office, ou à l’inquisiteur, ou à l’ordinaire du lieu où je serai. Je jure en outre, et je promets que je remplirai et observerai pleinement toutes les pénitences qui me sont imposées ou qui me seront imposées par ce Saint-Office ; que s’il m’arrive d’aller contre quelques-unes de mes paroles, de mes promesses, protestations et serments, ce que Dieu veuille bien détourner, je me soumets à toutes peines et supplices, par les saints canons et autres constitutions générales et particulières, qui ont été statués et promulgués contre de tels délinquants. Ainsi, Dieu me soit en aide et ses saints Évangiles, que je touche de mes propres mains. Moi, Galileo Galilei, susdit, j’ai abjuré, juré, promis et me suis obligé comme ci-dessus ; en foi de quoi, de ma propre main, j’ai souscrit le présent chirographe de mon abjuration et l’ai récité mot à mot. Rome, dans le couvent de Minerve, ce 22 juin 1633. Moi, Galileo Galilei, j’ai abjuré comme dessus de ma propre main.
17.
ce sont d’étranges villes que nous avons gagnées d’étranges combattants que nous avons vaincus ces hommes comme nous qui en voulaient aux hommes ils voulaient verrouiller notre malheureux monde nous les avons bien vus eux et leur majesté leur santé leur bêtise et leur méchanceté des chefs couronnés d’ombre qui ne comprenaient rien qui riaient des victimes plus fortes que leur force ces morts voulaient la mort ces morts voulaient des tombes pour les pieds de la mort ils marchaient en arrière contre la foule immense contre le vieil espoir qui nous libérera à jamais de la haine ce sont d’étranges villes que nous avons gagnées d’étranges combattants que nous avons vaincus

credits

released April 1, 2018

Instruments & Voix : Serge Viau
Paroles & Musiques : Serge Viau
Production : Visage Pâle

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Serge Viau Montréal, Québec

Serge Viau est musicien et écrivain. Il est né à Montréal, où il vit et travaille.

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