1. |
Avant la route
00:22
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qui pourrait me vouloir du mal
je ne cherche que l’or
et les femmes
et le secret de la vie
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2. |
La vie
00:38
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quand c’est long
c’est selon
mais quand c’est bon
c’est si bon
quand c’est dur
ça s’endure
mais quand c’est mou
c’est plus dur
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3. |
Mon ami
03:45
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je pense souvent à lui
lui mon meilleur ami
moi tu vois là où je vis
parfois je m’ennuie
tout lui réussit
il a tout pour lui
et bien qu’il n’ait rien pour les autres
il se dit des nôtres
philanthrope débonnaire
éminemment prospère
il va dans la vie comme on va à la banque
et quand il prend il dit danke
c’est mon meilleur ami
c’est lui qui le dit
mais qu’il vive un peu moins
ça me ferait du bien
c’est si totalement grisant
une p’tite bullshit avec les grands
lui l’arriviste le performeur
il en chie de bonheur
scrupuleux à l’os il aime son boss
comme sa femme aime ses gosses
ah ! je l’admire ah ! je l’adore
ah ! je veux sa mort
c’est mon meilleur ami
c’est lui qui le dit
mais qu’il vive un peu moins
ça me ferait du bien
sur la planète des singes
je veux dire ceux qui portent du linge
plus haut tu montes le sais-tu
plus on voit ton gros cul
et comme le disait le fou
réussir c’est pas tout
faut surtout savoir se le faire pardonner
sinon bébé c’est raté
c’est mon meilleur ami
c’est lui qui le dit
mais qu’il vive un peu moins
ça nous ferait du bien
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4. |
Patience
03:53
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je pourrai laisser là
mon visage inutile
j’aurai la tête d’un saint
et des souliers de ville
je saurai bien où aller
poser la valise
pour deux heures plutôt qu’une
et jusqu’à l’aube grise
je serai tendre je serai patient
quand j’aurai le temps
je serai doux je serai confiant
quand viendra le temps
je dormirai tout le jour
je roulerai toutes les nuits
j’irai boire une bouteille
à Cincinnati
j’irai me faire faire des clés
juste pour le plaisir
de ne jamais m’en servir
et de les perdre et d’en rire
être libre être patient
c’est avoir le temps
je serai seul sous le ciel si grand
quand viendra le temps
ici c’est si dur que c’est presque trop dur
je ne peux même plus parler aux murs
j’ai peur de cet homme qui m’attend
au bout de mon temps
j’irai voir mon enfant
derrière la clôture
si ses mains sont belles
si ses yeux sont purs
j’oublierai le juge
qui m’a fait punir
dans mes lettres je leur dirai
qu’il ne faut pas mourir
être un homme un homme décent
c’est avoir le temps
j’oublierai ma haine doucement
s’ils me libèrent à temps
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5. |
La Dame blanche
02:40
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s’il fallait vivre pour la beauté
tu pourrais vivre une éternité
sans jamais te sentir humilié
mais avec le temps tu croiras voir
au crépuscule sur un trottoir
la Dame blanche qui marche drapée de noir
la petite épouse t’attend chez toi
comptant ton temps sûre de son droit
assise dans l’ombre elle ne bouge pas
elle tisse tes rides entre ses doigts
avec le long fil de tes pas
la Dame blanche ne rate jamais sa proie
je l’entends qui danse dans la pyramide
je sais qu’elle règne sur l’Atlantide
nos cathédrales sont ses vaisseaux humides
est-elle le ventriloque de Dieu
est-elle l’une des filles du feu
la Dame blanche a-t-elle la clé ouvrant les cieux
le jour où j’irai déposer
mes armes rouges à ses pieds
la Dame blanche me rira-t-elle au nez
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6. |
Rente la sringue
02:36
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rente la sringue de l’amour dans mon cœur
fais de moi le junkie du bonheur
je suis seul c’est la nuit et je pleure
rente la sringue de l’amour dans mon cœur
hostie de tabarnak ça va mal
maudit christ de câlisse j’ai si mal
l’amitié de ta cuisse m’est vitale
où es-tu mon si bel animal
j’ai couru dans les rues sans te voir
j’ai marché le plancher dans le noir
mon reflet disparaît du miroir
ne reste plus que le désespoir
si la clé n’ouvre plus la maison
et si je n’entends plus la raison
si le chien ne comprend plus son nom
conçois donc ce qu’est mon abandon
rente la sringue de l’ amour dans mon cœur
fais de moi le junkie du bonheur
je suis seul c’est la nuit et je pleure
rente la sringue de l’amour dans mon cœur
|
||||
7. |
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des marchandes de peau
des messieurs en jarretelles
des femmes placebos
des dompteurs de rebelles
un vieux pape fluo
un rat nommé Raël
la barbe de Castro
un saint dans une poubelle
le cirque est dans la ville
oyez oyez
un fou dans un palace
un roi à quatre pattes
un visage à deux faces
un bandit en cravate
des idoles rapaces
des suceurs de savates
des fabricants de crasse
des dormeurs acrobates
le cirque est dans la ville
venez venez
des bouffons volatiles
sur les écrans bleutés
des morts cousus de fil
dans des sweat-shops dorées
des zombies bien dociles
dressés dans la mosquée
des anges pédophiles
debout sur un clavier
le cirque est dans la ville
entrez entrez
nul besoin de penser
les masques vont parler
les chevaux vont danser
approchez approchez
un million d’Iroquois
le doigt sur la gâchette
cent milliards de Chinois
qui marchent à la baguette
douze Afrique aux abois
en habit de squelette
un Yankee sur le toit
qui danse la claquette
le cirque est dans la ville
oyez oyez
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8. |
Toute (cocher)
02:45
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tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute toute toute cocher
tu peux fucker l’ chien
tu peux fourrer l’ monde
faire le mal le bien
te faire teindre en blonde
tu peux être gay
tu peux être triste
dire que t’es athée
dire que t’es le Christ
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute toute toute cocher
tu peux lire Rimbaud
Lowry Le Pen
tu peux vendre de l’eau
ou boire toute la semaine
tu p’ être Hippocrate
tu p’ être Démocrite
tu p’ être démocrate
tu p’ être hypocrite
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute toute toute cocher
tu peux jouer des tours
faire des tours d’avion
rentrer dans une tour
sans la permission
tu p’ être Superman
tu p’ être Supernul
être un Musul Man
ou juste une crapule
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute toute toute cocher
tu p’ être un yo
un bum un skin
un maigre un gros
un vrai kingpin
tu peux être high
être low être in
être off être dry
être cool être clean
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute toute toute cocher
y a aucune limite
aucun interdit
t’es né libre mon pitt
c’est toi qui me l’ dis
ça me r’vire les tripes
oh que c’est donc beau
mais c’est quoi le trip
si tu meurs idiot
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute cocher
tu peux toute toute toute toute toute cocher
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9. |
Angie
03:48
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|||
danse la belle doucement
danse sur le blanc
pour celle qui a tué le temps
danse dans le vent
autour de moi fais silence
voile son absence
mouille mes yeux qui se mouillent d’avance
mais fais-le sans violence
masque les arbres qui crient en vain
cache leur chagrin
sur leurs plaies étends tes mains
douces de satin
efface la trace de son pas
ne la trouble pas
brouille les pistes derrière moi
je ne la reverrai pas
et détourne-moi du nord
apaise mon remords
sois moins froide que la mort
nous sommes si peu forts
danse la belle doucement
danse dans le vent
pour celle qui a tué le temps
danse comme avant
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||||
10. |
Déjà vu
02:45
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|||
dans la nuit glacée
les visages sont verts
blêmes sous les lumières
des yeux fatigués
font des trous dans le noir
des taches rouges pour voir
la lune regarde presque brune
toute nue frileuse dans le ciel
une femme qui rit et qui fume
toute seule les veines pleines de miel
les rues sont tranquilles
le vent souffle sur la ville
les rues sont tranquilles
le vent souffle sur la ville
des jardins privés
pour des fruits distingués
s’ouvrent à six heures passées
sur le bout des lèvres
l’amour entre initiés
laisse un goût si sucré
des jambes molles en nylon
des joues poudrées et ridées
elles sont des îles désertées
trop vieilles pour plaire aux garçons
l’argent est tranquille
l’amour est moins facile
l’argent est tranquille
l’amour est moins facile
|
||||
11. |
La maison de l'amour
04:16
|
|||
il te faudra le plus long des couteaux
pour toucher mon cœur
et que tu tiennes tête au ciel longtemps
pour être ma sœur
si tu viens me voir un jour
dans la maison de l’amour
personne ne s’est jamais assis
de ce côté-ci de mon verre
mais qui pourra jamais prêter
son visage à mon frère
le roi est seul dans la cour
derrière la maison de l’amour
je porte en moi le poids de mille enfants
qui n’ont pas pu naître
ils tueraient leur père juste pour voir
la mer par la fenêtre
s’ils avaient droit de séjour
dans la maison de l’amour
ce que tu prends ne t’appartient
que le temps que tu tends ta main
mais donne ton âme à mes chiens et tu verras
ils te la rendront bien
si tu viens me voir un jour
dans la maison de l’amour
oh viens me voir un jour
dans la maison de l’amour
|
||||
12. |
Belle de nuit
04:51
|
|||
le drap est gris et zébré de rides
la ville s’est tue la bouteille est vide
mais la poudre blanche et les billets de cent
attisent ses sens et font danser son sang
sa robe est en boule dans un coin
son slip et ses bas sont un peu plus loin
la nuit est plus chaude que le matin
sa peau est si douce sous ses mains
une ombre longue s’est tapie
dans la rue sombre sous la pluie
sa langue est molle et lente et lisse
un doigt se glisse entre ses cuisses
sa fente s’ouvre et ses yeux se ferment
sa main se fait un peu plus ferme
la salive mouille ses lèvres
son dos se cambre ses jambes s’élèvent
mais quel est ce bruit qu’elle a entendu
une ombre est là qu’elle n’avait pas vue
la femme s’affole l’homme sourit
dans l’obscurité une arme luit
la nuit est noire le drap devient rouge
le silence est lourd plus rien ne bouge
une balle est si vite perdue
demain le coupable aura disparu
une balle est si vite perdue
demain le coupable aura disparu
demain le coupable aura disparu
demain le coupable aura disparu
|
||||
13. |
Moé j'boé
02:25
|
|||
yen a qui triment
y en a qui friment
moé j’boé
y en a qui roulent
y en a qui coulent
moé j’boé
y en a qui niaisent
y en a qui baisent
y en a qui dansent
y en a qui pensent
y en a qui plient
y en a qui crient
moé j’boé
j’ai tellement bu
je n’en peux plus
oh quel calvaire
que vais-je faire
je vas aller boire
y en a qui volent
y en a qui collent
moé j’boé
y en qui vissent
y en a qui plissent
moé j’boé
y en a qui dorment
y en a qui bumment
y en a qui chassent
y en a qui placent
y en a qui mouillent
y en a qui rouillent
moé j’boé
j’ai tellement bu
je n’en peux plus
oh quel calvaire
que vais-je faire
je vas aller boire
j’ai tellement bu
je n’en peux plus
oh quel calvaire
que vais-je faire
je vas aller boire
|
||||
14. |
À vos côtés
03:07
|
|||
laissez-moi pas m’éloigner
m’en aller m’ennuyer
mais gardez-moi à vos côtés
juste le temps de m’apprivoiser
j’ai tant cherché pour vous trouver
gardez-moi à vos côtés
dans tous mes rêves je vous ai parlé
chicanée maltraitée
mais gardez-moi à vos côtés
si mes colères vous ont blessée
c’est peut-être que vous m’aimiez
gardez-moi à vos côtés
pour une poignée de pleurs séchés
je vous aurais abandonnée
mais gardez-moi à vos côtés
effarouché tout étonné
le temps viendra où j’en rirai
gardez-moi à vos côtés
j’ai vu mes automnes s’embrumer
mes hivers frissonner
mais gardez-moi à vos côtés
jusqu’au printemps jusqu’à l’été
quand l’air sera bon à manger
gardez-moi à vos côtés
et quand le jour voudra baisser
dans mes yeux fatigués
gardez-moi à vos côtés
la nuit qui viendra je le sais
vous laissera dans mes pensées
gardez-moi à vos côtés
oh gardez-moi à vos côtés
|
||||
15. |
Ti-corps
00:34
|
|||
si j’avais un corps
ça changerait ma vie
zou zou zou ma jolie
|
||||
16. |
Ce 22 juin 1633
05:14
|
|||
Moi, Galileo Galilei,
fils de feu Vincenzo Galilei,
Florentin, âgé de soixante-dix ans,
constitué personnellement en jugement,
et agenouillé devant vous,
éminentissimes et révérendissimes cardinaux
de la république universelle chrétienne, inquisiteurs généraux contre la malice hérétique, ayant devant les yeux
les saints et sacrés Évangiles,
que je touche de mes propres mains,
je jure que j’ai toujours cru,
que je crois maintenant
et que, Dieu aidant,
je croirai à l’avenir tout ce que tient,
prêche et enseigne la sainte Église
catholique et apostolique romaine ;
mais parce que ce Saint-Office
m’avait juridiquement enjoint
d’abandonner entièrement la fausse opinion
qui tient que le Soleil est le centre du monde,
et qu’il est immobile ;
que la Terre n’est pas le centre
et qu’elle se meut ;
et parce que je ne pouvais la tenir,
ni la défendre, ni l’enseigner
d’une manière quelconque,
de voix ou par écrit,
et après qu’il m’avait été déclaré
que la susdite doctrine était contraire
à la Sainte Écriture,
j’ai écrit et fait imprimer un livre
dans lequel je traite cette doctrine condamnée,
et j’apporte les raisons d’une grande efficacité
en faveur de cette doctrine,
sans y joindre aucune solution ;
c’est pourquoi j’ai été jugé
véhémentement suspect d’hérésie
pour avoir tenu et cru
que le Soleil était le centre du monde immobile, et que la Terre n’était pas le centre
et qu’elle se mouvait.
C’est pourquoi,
voulant effacer des esprits
de Vos Éminences et de tout chrétien catholique cette suspicion véhémente
conçue contre moi avec raison,
d’un cœur sincère et d’une foi non feinte, j’abjure, maudis et déteste
les susdites erreurs et hérésies,
et généralement toute autre erreur quelconque
et secte contraire à la susdite sainte Église ;
et je jure qu’à l’avenir je ne dirai ou affirmerai, de vive voix ou par écrit,
rien qui puisse autoriser contre moi
de semblables soupçons ;
et si je connais quelque hérétique
ou suspect d’hérésie,
je le dénoncerai à ce Saint-Office,
ou à l’inquisiteur,
ou à l’ordinaire du lieu où je serai.
Je jure en outre, et je promets
que je remplirai et observerai pleinement
toutes les pénitences qui me sont imposées
ou qui me seront imposées par ce Saint-Office ; que s’il m’arrive d’aller
contre quelques-unes de mes paroles,
de mes promesses, protestations et serments,
ce que Dieu veuille bien détourner,
je me soumets à toutes peines et supplices,
par les saints canons
et autres constitutions générales et particulières, qui ont été statués et promulgués
contre de tels délinquants.
Ainsi, Dieu me soit en aide
et ses saints Évangiles,
que je touche de mes propres mains.
Moi, Galileo Galilei, susdit,
j’ai abjuré, juré, promis
et me suis obligé comme ci-dessus ;
en foi de quoi, de ma propre main,
j’ai souscrit le présent chirographe
de mon abjuration
et l’ai récité mot à mot.
Rome, dans le couvent de Minerve,
ce 22 juin 1633.
Moi, Galileo Galilei,
j’ai abjuré comme dessus
de ma propre main.
|
||||
17. |
D'une victoire
04:10
|
|||
ce sont d’étranges villes
que nous avons gagnées
d’étranges combattants
que nous avons vaincus
ces hommes comme nous
qui en voulaient aux hommes
ils voulaient verrouiller
notre malheureux monde
nous les avons bien vus
eux et leur majesté
leur santé leur bêtise
et leur méchanceté
des chefs couronnés d’ombre
qui ne comprenaient rien
qui riaient des victimes
plus fortes que leur force
ces morts voulaient la mort
ces morts voulaient des tombes
pour les pieds de la mort
ils marchaient en arrière
contre la foule immense
contre le vieil espoir
qui nous libérera
à jamais de la haine
ce sont d’étranges villes
que nous avons gagnées
d’étranges combattants
que nous avons vaincus
|
Serge Viau Montréal, Québec
Serge Viau est musicien et écrivain. Il est né à Montréal, où il vit et travaille.
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